2021
Words don’t come easy
Vas-y, c’était long, 2021… et trop court, évidemment, c’est le paradoxe des gens qui vieillissent.
Maloriel avait raison de nous rappeler, à BBM (30 ans au compteur, petit joueur) et moi que la plupart des femmes répondant à des sondages disaient de leur quarantaine qu’elles s’y sentaient épanouies (BBM n’est pas une femme ; cette phrase perd de son sens au fur et à mesure qu’elle se déroule.) Moi, je me vois quelque part entre « plus radieuse que jamais » et « de plus en plus concernée par la mort qui vient. »*
Déjà, faut que je deale avec le fait que non, je peux plus manger des pâtes au fromage tous les midis et boire des bières tous les soirs sans que ça se voie. J’étais une maigrelette (trop) fière de l’être et maintenant j’achète des robes-pulls que je porte par-dessus mes futals pour planquer mon bide. Super.
Puis cette année, y’a un élève de quatrième qui parlait d’un court-métrage fantastique qu’il avait vu en cours de français et qui avait l’air vachement flippant, et quand je lui ai demandé de quoi il s’agissait, il m’a raconté l’histoire et il a conclu en me disant « m’enfin ça fait vieux, quand même. » Et moi de lui répondre : « bof, tu sais, moi aussi je suis vieille hein. » Nan mais d’accord, ça y est, c’est assumé !? Bon bah cool, vogue la galère ! J’ai 37 ans et je suis vieille. J’te raconte pas mes cinquante ans !**
Breeeeef (ça faisait longtemps, tiens.) Cette année, j’ai commencé à assumer que je vieillissais. Tu rigoles mais, c’est perturbant, surtout parce que je continue de vivre « comme si j’avais quinze ans et bon, un boulot en plus », comme je disais aux mêmes Maloriel et BBM. Le seul truc d’adulte que je fasse, c’est d’acheter des choses avec mon argent à moi (et d’aller au marché, et de sortir en jogging :D)
2021 était placée sous le signe du souvenir, mais pas dans un sens nostalgico-régressif, plutôt dans celui d’une prise de conscience apaisée. Ça me semble dans la lignée des années précédentes. J’en ai tiré une certaine satisfaction, parce que j’aime me découvrir et me réparer, et un peu de frustration parce que dis, il est long, le chemin ! Chaque fois que je m’imagine avoir mis le doigt sur un truc essentiel, un autre se fait jour.
En tout cas, j’ai l’impression d’arriver à un carrefour. Dans la vie tu peux pas vraiment faire demi-tour alors tes choix sont limités (autant que cette métaphore), mais j’ai conscience de ne pas pouvoir, ou vouloir, continuer tout droit. La question sera plutôt de savoir si et combien de temps je reste à stagner avant de me décider. Et si j’arriverai à contredire Doute, Angoisse et Manque, mes trois grands pourvoyeurs d’addiction, que j’aime de tout mon cœur, même si c’est (peut-être) bizarre.
Ça n’a pas été une année « productive ». Je déteste ce mot, mais n’en vois pas d’autre pour exprimer le néant que ça a été, en termes d’imagination et de créativité. Plus le temps passe, plus je crains d’être désormais incapable d’écrire. J’ai tout de même rédigé rapidement le synopsis d’un roman, lequel tient la route, je trouve. Et c’est la première fois que je fais ça, donc ça va être le projet de janvier – j’espère.
Cette année je t’ai fait un sommaire, parce que j’ai pas envie de faire attention à combien j’écris dans chaque section.
Des films
Des livres
Des jeux
De la musique
Une conclusion
Clap de fin
Pour revenir au sommaire, il faut juste cliquer sur le titre de la section.
Des films
J’en ai vus cinquante, ce qui m’impressionne moi-même ! J’ai bien fait de prendre cet abonnement à Shadowz, car même si j’ai souvent l’impression de ne pas savoir quoi y mater, il a été mon principal pourvoyeur de culture cette année.
Comme j’avais promis, je vais essayer de ne pas refaire de liste interminable. J’aimerais toutefois partager deux-trois trucs, même quand je me souviens en avoir déjà parlé, et avec quelques remarques si j’ai pas aimé mais quand même jugé pertinent de te donner mon avis ;)
The final girl (Netflix)
Eh bien je dois dire que c’était très satisfaisant de voir une mignonne petite blonde massacrer une bande de psychopathes. Je peux pas te dire que je garde des souvenirs fous de ce film, mais déjà, je m’en souviens, et c’est pas mal.
Après toi le chaos ♥♥♥ & La cité invisible ♥♥♥ (Netflix)
Une série espagnole et une brésilienne, sur deux sujets très différents (je mets dans l’ordre où j’ai regardé, par contre, si je dois pas tout mettre c’est ma limite). Deux enquêtes, une en mode thriller psychologique et l’autre style fantasy urbaine écologique, que je recommande chaudement.
The living and the dead (Shadowz)
What keeps you alive (Shadowz)
Mais POURQUOI tu reviens après avoir réussi à t’échapper ?? La meuf a un fusil, toi, non. POURQUOI ?
Pour gagner vingt minutes de film, je sais. Et elles étaient pas si mal, hein, le film est bien. Mais merde, quoi.
Après, c’est un film avec des meufs, c’est cool, c’est rafraîchissant, comme dirait Demoiselles d’Horreur.
Innocence (Shadowz)
Hum. Hem. euh. On en a beaucoup parlé avec Maloriel, on a trouvé ce film très dérangeant, et j’aimerais bien avoir ton avis. Du coup je sais pas si je dois te dire ce que j’en ai pensé :
The Pool ♥ (Shadowz)
Un couple s’endort dans une piscine municipale qu’on est en train de vider pour la morte saison. Un crocodile en profite pour les rejoindre…
Black Water ♥♥ (Shadowz)
Des gens se perdent dans un marais. Un crocodile en profite pour les rejoindre… (en vrai je ne me souviens pas des détails, juste qu’il y a zéro budget et que par conséquent, on n’a pas droit à un reptile gigantesque ouvrant des mâchoires démesurées en grondant, et c’était très très cool.)
Ready Player One (Netflix)
Bah… C’était un Spielberg, quoi. Et si je prends la peine de te le dire, c’est que j’en attendais beaucoup, de ce film.
The dark and the wicked ♥♥ (Shadowz)
« Y’a rien de pire qu’une âme qui finit sa course seule. »
Merde.
N’empêche, moi, ce que je note dans tous ces films, c’est qu’il faudrait croire en Dieu parce que les démons sont réels… Mais ni dieu ni anges n’interviennent jamais. Les fidèles sont TOUJOURS seuls, et se font massacrer, quelle que soit la force de leur conviction.
OK, j’ai adoré ce film. Sans doute précisément parce que tous les gens qui disent « faut y croire »… ne sont pas là, en fait.
Sator (Shadowz)
Un des trucs qui m’aient le plus marquée, c’est la beauté froide des paysages. Ils sont sublimes, mais personne, dans le film, ne les voit. Comme s’ils incarnaient une totale étrangeté.
Jumanji 2017 (Netflix) ♥♥♥
Vu deux fois presque de suite, tellement je l’ai trouvé chouette !
Le Dernier des Mohicans ♥♥♥♥ (Netflix)
Tu sais que j’aime ce film de toute mon âme alors fais pas le.a malin.e (ouais, je m’essaie à l’écriture inclusive, et sache que je déteste :D)
Angel Heart (Shadowz) ♥
Une réalisation d’Alan Parker. Mais si, tu sais… The Wall… Et Life of David Gale… Ça m’a pas fait le même effet, mais quand même, c’était somptueux.
Extra ordinary ♥♥♥♥ (Shadowz)
Mon coup de cœur de cette année. C’était drôle et tendre, et je n’en dirais pas plus parce que je sonne déjà comme une critique de Télérama.
The Wave (Shadowz)
Les histoires de karma et d’univers qui s’intéresse à ta vie, pas trop mon truc, mais le film est vraiment chouette, rythmé, assez drôle et plutôt émouvant. « Kaléidoscopique », c’est le mot qui me vient à l’esprit concernant le montage et les couleurs.
The witch in the window ♥♥ (Shadowz)
Effrayant et très beau.
Harpoon & I am not a seria killer ♥♥ (Shadowz)
Le premier est d’un cynisme impressionnant et c’est pour ça qu’il m’a plu. Le second est cool ! Enfin, si c’est le mot… C’est l’histoire d’un ado que tout le monde trouve trop bizarre et qui enquête sur une série de meurtres – dont on pourrait penser qu’il les a commis.
Hypnose (Shadowz)
J’ai détesté ce film et oui, je m’admire tellement que dans ces cas-là je prends des notes.
Ce film m’a offert ma toute première vision de « féminité toxique » quand la femme du héros s’acharne à vouloir le toucher alors qu’il ne le souhaite pas, c’était très perturbant. Et la sœur, totalement incompétente et irresponsable, qui « a ouvert une porte » sans savoir quel résultat ça donnerait… Je suis supposée penser que c’est une bonne praticienne ? Que c’est « un truc que les psy font » ? Bah putain…
Oh et puis la caricature du couple qui ne se comprend plus ni ne se parle parce que chacun est trop occupé avec sa gueule…
Tom, évidemment, devient un pur connard égocentré, ce qui fait que personne, évidemment, ne le comprend.
Et cette musique à la con… Pourquoi tu me fous un screamer à base de fille qui screame justement, alors qu’il tombe sur un putain de cadavre ??? Elle a eu peur quand il l’a trouvée ?
C’était le Grand Prix de Gerarmer en 2000, j’m’en remets pas :D
The falling ♥♥♥♥ (Shadowz)
Une histoire de femmes, avec Maisie Williams qui m’émeut énormément (elle me fait tellement penser à ma petite sœur, et je crois que ça plaît pas trop à cette dernière, qui lui trouve une tête à claques ;P)
Le prince des ténèbres (Shadowz)
Donc, Satan a été enfermé dans une jarre dont la serrure ne peut être ouverte que… de l’intérieur. Ok.
« La chose vient de lancer un flux d’énergie. En un jet rectiligne. D’une précision implacable. »
Voilà… :D
Shocker ♥♥ (Shadowz)
Très inventif et fun. Une fois que je l’ai regardé j’ai été voir la filmo du monsieur (Wes Craven) dans l’ordre chronologique. Ça m’a un peu déçue que ce film soit postérieur à Freddy parce qu’il y a tout ce que j’y ai aimé mais en un peu moins bien je trouve, et puis du coup ça fait redite. Mais ça reste bien bien cool, du pur Craven des années 80. Et voir Mitch Pileggi, que je ne connaissais que de X-Files, dans ce rôle, c’était très fun, et franchement il joue super bien.
Something doesn’t feel right ♥ (Shadowz)
Court-Métrange, prix Shadowz. J’ai ri :D
En séries, j’ai binge-watché Superstore, définitivement abandonné Locke & Key (les personnages m’énervent et si j’ai aimé la fin de la saison 1, je me suis ennuyée dès le début de la 2) et toujours pas attaqué Le sermon de Minuit (je n’ose pas, en fait !)
Des livres
J’en ai lus, je te jure. Mais j’ai pas vraiment noté lesquels, contrairement à ce que je m’étais promis. Ça ne m’empêchera pas de te parler de mes préférés ;)
Richard Powers, L’arbre Monde ♥
Eliness n’a pas du tout aimé, moi si. Pas tant pour les personnages, après tout juste esquissés pour les besoins de l’intrigue, mais pour le côté quête initiatique, et la mystique écolo, qui m’apaise énormément et dans laquelle je me retrouve.
Stephen King, Après ♥♥ et L’institut ♥
J’ai eu l’impression de retrouver un vieil ami après l’avoir perdu de vue pour cause de divergences de parcours. L’un comme l’autre romans renouaient avec les portraits de gens normaux comme King excelle à les faire, les héros pré-adolescents et les intrigues « toutes simples » de ses débuts. Sans pour autant tomber dans l’anecdotique, comme l’avait été, pour moi, Le corps. Je les ai dévorés, redécouvrant avec émotion la joie de passer plusieurs heures d’affilée dans mon canapé, emportée dans un autre monde.
D’ailleurs, à part, je mets L’Outsider ♥♥♥♥, toujours de Stephen King, parce que c’est le meilleur roman que j’aie lu de lui depuis très longtemps, que c’était le premier de cette série et que vraiment, c’était génial (ouais je ferais une super libraire, je sais ^^)
Jay Kristoff, Nevernight t.1 & 2 ♥♥♥♥
À presque 800 pages chaque volume, ceux-là comptent triple :P Le tome 3 paraît le 24 février et je n’en peux plus d’attendre. Et si le résumé te semble cliché, je t’en supplie ne t’y arrête pas : j’ai rarement lu un bouquin avec des personnages si complets et complexes, un univers aussi approfondi, et une plume aussi affûtée. Tu sais que j’avais déjà adoré La guerre du lotus. Kristoff, c’est probablement un de mes écrivains préférés, toutes époques confondues.
J’en avais assez longuement parlé dans la mouture précédente du Carnet, mais mon premier livre cette année c’était La Mer sans étoiles d’Erin Morgenstern (♥♥♥♥), c’était également une vraie claque. Enfin, dans ce qui me vient à l’esprit il y a L’incivilité des fantômes de Rivers Solomon**** (♥♥♥) que j’avais également mentionné et bien sûr La horde du contrevent d’Alain Damasio ♥♥♥♥.
J’ai aussi lu deux livres vraiment pourris, qui m’ont donné envie de jeter des trucs à la face de leurs auteurs et des critiques qui les ont encensés (je te dirais lesquels en commentaire si t’es curieux(se) – ouais désolée je préfère ça à l’écriture inclusive ;))
Je n’ai pas parlé de tout mais je suis très heureuse de cette année en livres, elle a été riche en belles découvertes et très inspirante.
Des jeux
J’ai enfin trouvé un RP qui fasse sens pour moi sur la longueur dans Skyrim et je passe toujours beaucoup de temps en Bordeciel, à construire patiemment un personnage et une histoire cohérents.
Je ne me lasse toujours pas de Divinity. Après l’avoir fini avec Kuro et Maloriel, je le refais en difficulté supérieure avec Maloriel et BBM cette fois. Si j’en parle encore, c’est parce que je n’avais jamais joué avec des amis, c’est ma grosse révélation de cette année :) Avec la partie de Div’ le mercredi et le RP du dimanche, j’ai beaucoup moins de temps pour préparer mes cours, mais comme j’ai la chance de ne travailler que deux heures le lundi, j’ai tout loisir d’organiser ma semaine à ce moment-là. Je suis vraiment reconnaissante tant d’avoir cette opportunité, que les proches qui vont avec !
Enfin cette année j’ai fini et recommencé Might & Magic X, et surtout je me suis enfin mise à Solasta. Il s’agit d’un RPG stratégique dans lequel on dirige une équipe de quatre aventuriers. Je tiens vraiment à promouvoir ce jeu parce qu’il est issu d’un studio indépendant et que je le trouve très original. Les règles sont celles de Donjons et Dragon et on combat au tour par tour, mais là où Solasta se démarque vraiment, c’est dans les interactions entre vos personnages. Au début, on leur choisit quelques traits de personnalité et un background et ceux-ci vont contribuer à des dialogues très naturels, où chacun va donner l’impression de posséder un caractère propre : loin des coquilles vides que peuvent être un Shepard ou un Inquisiteur*****.
Je joue en facile pour éviter la crise de nerfs, par contre ! Dans un « vrai » jeu de rôle, le maître du jeu, s’il ne tient pas à tuer toute son équipe, peut rattraper des jets de dés ratés et aussi proposer une description des événements qui tempère un peu ta sensation d’échec. Dans un jeu vidéo, tu manques ta cible et puis c’est tout. Ah, et tu crèves, aussi, du coup :P
De la musique
Dire que je les ai découverts comme ça…
Elle est très illustrative, en fait, cette playlist. Les deux premiers titres indiquent à la fois combien j’étais fatiguée (mentalement) et combien j’avais envie de remonter la pente. Run, girl, run. Après, vu que je ne sais courir – physiquement et psychologiquement – que des sprints, j’ai sombré dans la mélancolie.
De la mélancolie oui, un instant rigidifiée dans la froideur de mon hiver cérébral.
Je ne serais plus capable de dire si ça m’a réchauffée, qu’un des groupes qui avaient le plus compté pour moi, il y a longtemps, réapparaisse :
Je finis Décembre et 2021 coincée quelque part en adulescence.
I add another scar to my collection
It’s been a while since the last time
I chose a path but the wrong direction
I’ll turn around and try and try again
The city’s cold and empty
No one’s around to judge me
I can’t see clearly when you’re gone
And I said, ooh, I’m blinded by the lights
No, I can’t sleep until I feel your touch
And I said, ooh, I’m drowning in the night
Oh, when I’m like this, you’re the one I trust
Et bien que j’aie tout à fait conscience du fait que le texte suivant soit tout pourri, sache qu’il me parle vachement :
I carry a cloud of darkness
In my soul since i lost you
It brought me pain and sadness
But it taught me a lesson of truth
There’s life underneath the surface
And praise of love and light
The darkness feeds the colours
And grey is more than black and white
You added grey to my colours
You cursed grey into my mind
You added grey to my palette
And grey makes my true colours shine
Une conclusion
Relire le bilan de l’année dernière et le billet de janvier qui a suivi m’a rendue triste, je ne vais pas te le cacher.
« Je n’ai formulé qu’une intention, je n’ai donné qu’une impulsion à cette année. Boire moins. Écrire. Raffermir. »
Force m’est de reconnaître que j’ai lamentablement échoué. Je suis tentée de dire que j’ai même pas essayé, parce que je n’y ai pas cru au-delà des premières semaines. Si je devais décrire cette année, je dirais que globalement je me suis détestée (sauf dans l’exercice de mon métier). J’ai écrit un peu et je me suis trouvée nulle. J’ai perdu l’envie de m’affronter à la page blanche parce que je n’y voyais que l’étalage de mon incompétence. Je ne me suis pas beaucoup aimée de continuer à boire, même si j’ai fourni de vrais efforts pour me coucher tôt et me lever à l’heure – et je vais pas me lapider plus que de raison, j’ai assuré au taf. Mais le truc c’est que j’avais pas de raison d’arrêter de boire : aucune envie de me confronter à moi-même – plutôt l’inverse – et franchement, ni au monde. J’ai l’impression que ça me coûte plus que ça ne devrait, de conserver une façade joyeuse. En fait, pour résumer, j’ai beaucoup de mal à trouver du sens. Ma vie, aussi chouette soit-elle au quotidien, me paraît vide.
J’aimerais sincèrement finir ce billet sur une note positive, mais ça m’est difficile, parce que je pense que je résoudrais une partie du problème en retrouvant confiance en mon écriture, mais que mes quelques tentatives m’ont tout à fait découragée. Comme je le disais bien plus haut, j’ai un projet avec un synopsis complet, mais j’ai du mal à voir pourquoi cette fois-ci je me trouverais « bonne ». J’ai relu le premier chapitre trois fois : sur le moment (« wahou, trop bien, j’ai retrouvé ma muse ! »), le lendemain (« hey ! C’est pas mal du tout, bravo moi ! », le surlendemain (« nan mais sérieux meuf t’as vraiment aucune imagination. »)
Puis j’ai beau adorer mon métier, j’ai parfois l’impression que les trois quarts de mes élèves ont le Q.I d’une huître, alors ça me déprime un peu pour le futur (en même temps, je ferais mieux d’arrêter de lire les gros titres de Marianne.******)
En préambule, je parlais de carrefour et j’en suis bien là. Quoi que j’aie dit juste au-dessus, je ne remets pas mon job en cause – même s’il va falloir que je trouve un moyen de mieux vivre les entre-deux cours qui allongent tellement mes journées.
D’où je me tiens en ce 30 décembre, et après y avoir beaucoup réfléchi, j’envisage un presque-dry-january (ne pas boire les weekends me paraît inconcevable.) Je sais qu’il me faudra sans doute tenir un genre de journal, où consigner les émotions que ça soulève : observer et comprendre, c’est généralement un bon début.
M’étant rendue à l’évidence depuis longtemps (je ne suis pas DU TOUT du matin), je ne pense pas changer quoi que ce soit à ma routine matinale ; par contre si je pouvais profiter de soirs sobres pour lire ou écrire, ce serait chouette.
Peut-être que je devrais contacter l’asso guingampaise d’aide aux migrants : ça fait deux ans que c’est noté dans ma liste de choses à faire mais mon emploi du temps ne me convient jamais. Peut-être aussi que j’appellerai la psy dont j’ai noté les coordonnées (m’est avis qu’il me faudra encore un an pour m’y résoudre, mais le processus suit son cours :P)
Un « truc » dont je tiens à parler pour finir, c’est… de toi :) Je ne sais pas si j’ai d’autres lecteurs, très occasionnels ou assidus, que toi ; et ne t’y trompe pas, c’est pas parce que je dis « tu » à dix personnes en même temps que je n’ai pas en tête ton visage ou tes mots.
Eliness, je cours le risque de t’effrayer, tant pis, tu dois savoir combien tu comptes.
Theyr… On se tourne autour entre prudence et sursauts, j’attends tes mails, n’y réponds pas, y pense tout le temps. Ne t’éloigne pas, s’il te plaît.
Entdaurog, je te sais dans les parages et me repose beaucoup trop sur ta supposée présence. Ça fait hypocrite de t’assurer de la mienne, c’est quand même vrai. Il faudrait qu’on se trouve un autre canal de communication, plus immédiat. Prends soin de toi !
Rosalba, votre bienveillance, votre engagement et votre attention m’ont été extrêmement précieux ces deux dernières années. J’espère que nous trouverons l’occasion de nouer une relation plus suivie.
Hugo, je suis stupéfaite que tu me lises encore. Je pense qu’on devrait aller boire un verre ensemble.
Malo’… Bah, tu le sais, non, que je t’aime de toute mon âme ? :)
Si t’es pas dans cette liste, c’est uniquement parce que je ne savais pas que tu étais là. Que tu n’ais jamais pris la parole ou que tu te sois tu, ça n’a aucune importance. J’espère que nos éventuels désaccords n’ont pas suffi à te faire fuir, et te suis sincèrement reconnaissante de ta présence.
Je ne sais pas si cette conclusion fleure bon la démagogie et tu sais quoi, je m’en fous un peu. Au terme d’une année un peu merdique, je peux me targuer d’avoir des amis, et à défaut de me sentir en paix je veux au moins exprimer ma gratitude pour ce que j’ai. Quand j’étais plus jeune, je me sentais incomprise et seule. Je suis désormais ébahie par le nombre de personnes avec qui je parviens à échanger : c’est de leur, de votre fait. Du chouette collègue à l’amie proche, j’ai l’impression de bénéficier d’un espace dans lequel j’ai le droit d’être. L’année dernière, dans mon bilan, j’écrivais : « Je me suis toujours sentie à part et aujourd’hui j’ai envie que ça devienne une force motrice, pas un regret ou une interrogation. » Je ne suis pas sûre de ce que je me dois à moi, mais je suis certaine de ce que je dois aux rencontres que j’ai faites au cours de ma vie.
Hold me
Close to your heart
Touch me
And give all your love to me
I reached inside myself
And found nothing there
To ease the pressure off
My ever worried mind
All my powers waste away
I fear the crazed and lonely looks
The mirror’s sending me
These Days
a-ha, The sun always shine on tv
Clap de fin
Bonne année, les amis ! Que votre année soit aussi… what the fuck… que ça ? (personnellement, ça me met en joie :D)
Notes
* C’est un euphémisme, oui. Je peux plus me permettre d’être terrifiée, tu comprends.
** Je me projette dans l’avenir lointain parce que j’ai AUCUNE envie de te raconter mes quarante ans quand ils arriveront. Je ressemblerai sans doute à Rachel fêtant ses trente ans (pétasse, va). Ah et sinon, le gamin avait raison, en partie : c’est pas vieux, c’est cheap, ceci dit c’est le genre de chute que j’adore et la prof devrait pas se prendre un procès pour autant (je te laisse seul(e) juge des guillemets dans l’article, ainsi que de la conclusion à tirer de cette affaire.)
*** Oui j’ai conscience que la personne qui filme est vraiment a pain in the ass !
**** « Rivers Solomon se définit comme transgenre et utilise le pronom them/ils pour se désigner », me dit ce site. Et moi qui trouvais qu’on était nombreux, dans ma tête ! :P
***** Respectivement dans Mass Effect et Dragon Age 3, deux jeux qui possèdent évidemment bien d’autres qualités !
****** Nan mais je peux pas lire les articles en entier, je suis pas abonnée, t’es fou !
Je crois que j’ai merdé l’ordre des étoiles, m’enfin, les liens sont bons :D (faut dire que j’en suis à 95 révisions de l’article et qu’il est minuit dix, hein.)
3 commentaires
Je n’ai pas encore attaqué mon bilan de fin d’année parce que trop en rémission de la covidie, mais c’est prévu pour la semaine prochaine. En attendant j’aime énormément quand d’autres proches se prêtent à l’exercice, et je regrette que ça ne soit pas le cas pour tout le monde – c’est toujours une pierre angulaire très forte et bénéfique dans ma vie tout comme j’en apprends beaucoup d’autres personnes.
Je compléterai ce commentaire par quelques messages privés, j’ai relevé à première lecture :
– « j’aime me découvrir et me réparer » : le « me réparer » m’a marquée / plu très très fort
– J’ai vu 84 films cette année et j’hallucine de n’avoir jamais entendu parler de la grosse majorité de ceux que tu cites ! Si tu devais m’en conseiller un seul de tous, lequel serait-ce ?
– Merci pour la recommandation de Молчат Дома ! J’ai écouté rapidement et je crains que ça soit un peu trop rétro brut à mon goût, mais c’était bien essayé ;) Il faut dire que la frontière dans mes goûts de ce genre est très fine entre « haaa c’est kitch j’adore » et « haaa c’est trop vieux je déteste » – par exemple je n’arrive pas à écouter Joy Division plus d’une minute, alors que connaissant mes goûts ça devrait être une référence de ma musicothèque, va comprendre…
– Surprise et contente de découvrir Can you feel my heart dans ta playlist de l’année – cet album est un de mes gros essentiels d’une dizaine d’années en arrière !
– La reprise de Kaleida me rappelle que celle de HEALTH de la même BO reste en tête de mes titres depuis des années maintenant (je crois que c’est l’effet Charlize Theron)
– Enfin, je te l’ai déjà écrit un peu maladroitement ces dernières années, mais je suis fascinée par cette forme de calme / acceptation / résignation apaisée lorsque tu évoques quelques démons qui nagent sous la surface. Je ne sais pas si ce n’est qu’une impression à la lecture, peut-être une projection de ma part, mais cet effet de force tranquille que tu dégages me nourrit beaucoup <3
– Ah mais elle est trop chouette cette reprise de Blue Monday ! (j’ai jamais vu Atomic Blonde, en fait… Mais si y’a Charlize Theron alors oui, je vais y jeter un œil ;))
– J’ai dû découvrir Can you feel my heart il y a dix jours. Tout a commencé avec Solence, quelques titres plus haut, après je me suis laissé porter par l’enchaînement suggéré par Spotify :) Par contre le nom du groupe ne m’était pas inconnu, je gage que c’est parce que je l’avais écouté par chez toi ! Ça a une vibe hyper mélancolique, pour moi ; ça me rappelle ma période Linkin Park, soit mes 17-19 ans, quelque chose comme ça.
– Je pense que tu pourrais aimer Angel Heart et Sator.
Si vraiment je ne dois en conseiller qu’un seul, ça reste Extra Ordinary parce que c’est vraiment feel good.
– Comment, tu n’aimes pas Joy Division ?! :D
Bon, moi c’est Bauhaus que je ne supporte pas :P
Mais quand même, Love will tear us apart, quoi !!
– Je pense que je suis contente de donner cette impression de « force tranquille » parce que j’espère aider un peu, comme d’autres blogueurs m’ont aidée lorsqu’ils partageaient leurs tristesses. J’en suis en même temps surprise parce que je ne trouvais pas le portrait très reluisant !
– Merci <3
[…] un bilan que je n’aime pas et le premier jet d’un article consacré à Saez, Février, Buffy et une reprise […]